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Flatulences & ballonnements

Pourquoi j'ai des gaz ? Les vraies causes (et comment les identifier)

Gaz après manger ? Découvrez les vraies causes des flatulences et comment identifier VOS déclencheurs avec un journal alimentaire.

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Pourquoi j'ai des gaz ? Les vraies causes (et comment les identifier)

Pendant des années, je me suis posé cette question en rentrant d'un repas de famille. Pourquoi moi ? Pourquoi à chaque fois que je mange chez ma sœur Françoise, je rentre en me tenant le ventre, alors qu'elle, elle digère tranquille devant sa tisane ?

J'ai longtemps cru que c'était "normal", que tout le monde avait des gaz. Et puis un jour, après un dimanche particulièrement pénible (oui, encore chez Françoise), je me suis dit qu'il fallait que je comprenne. Pas juste comment soulager - ça, j'avais déjà mes petites astuces - mais POURQUOI.

Parce que comprendre pourquoi, c'est le début de la solution. Et vous savez quoi ? J'ai découvert que mes gaz n'avaient rien à voir avec ceux de ma voisine Michèle. Chacun ses causes, chacun ses coupables.

Alors si vous aussi vous vous demandez "pourquoi moi ?", installez-vous confortablement (tant que vous le pouvez encore), on va démêler tout ça ensemble.

Les trois familles de causes (ou pourquoi ce n'est pas toujours ce qu'on mange)

Quand on a des gaz, on accuse toujours l'assiette. "C'est le cassoulet", "c'est les haricots". Oui, mais pas seulement.

J'ai mis du temps à comprendre qu'il y a trois grandes familles de causes :

Ce qu'on mange - évidemment, mais c'est plus subtil qu'on ne croit. Ce n'est pas juste "les légumes donnent des gaz". C'est plus complexe. (Et pour les solutions, voyez mon article sur les traitements naturels contre les gaz.)

Comment on mange - et là, ça a été une révélation pour moi. Parce que je pouvais manger la même chose et avoir des gaz ou pas selon... comment je mangeais.

Ce qui se passe dans notre corps - intolérances, sensibilités, déséquilibres. Parfois, ce n'est pas l'aliment qui est en cause, c'est notre système digestif qui ne le traite pas correctement.

Quand j'ai compris ça, j'ai arrêté de supprimer tous les choux de ma vie (spoiler : ce n'était pas les choux le problème).

Les aliments qui fermentent (et pourquoi ça fait des bulles)

Alors oui, parlons-en de ces fameux aliments "qui donnent des gaz". Mais comprenons d'abord POURQUOI ils en donnent.

Les FODMAPs (ou "pourquoi ma belle-fille parle de trucs bizarres")

Ma belle-fille Sophie m'a parlé des FODMAPs un jour. Au début, j'ai cru que c'était encore un de ces régimes à la mode. Mais en fait, c'est juste un nom scientifique pour des sucres que notre intestin a du mal à absorber.

Ces sucres-là, au lieu d'être digérés tranquillement, ils arrivent dans le côlon presque intacts. Et là, les bactéries se régalent. Elles fermentent tout ça et... BOOM. Des gaz.

Les coupables classiques :

  • Les oignons et l'ail (mon drame personnel)
  • Les légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots rouges)
  • Le chou, le brocoli, le chou-fleur
  • Les pommes, les poires
  • Le lactose pour certains (le lait, les yaourts)
  • Le gluten pour d'autres

Mais attention - et c'est là que ça devient intéressant - on n'est pas tous égaux face à ces aliments.

Mon histoire avec les oignons crus

Je vais vous raconter comment j'ai découvert mon ennemi numéro un.

Pendant des années, j'avais des gaz systématiquement après les repas chez Françoise. SYSTÉMATIQUEMENT. Je pensais que c'était le stress (bon, disons-le, ma sœur peut être un peu... intense), ou que je mangeais trop.

Et puis un jour, j'ai tenu un petit carnet. Juste pour voir. Et devinez quoi ? Chaque fois que Françoise faisait sa salade composée avec des oignons CRUS, c'était la catastrophe. Les oignons cuits ? Aucun problème. Mais crus ? Mon ventre se transformait en usine à gaz.

J'ai testé chez moi. Salade sans oignon : nickel. Salade avec oignon cru : ballonnements dans l'heure qui suit.

Le truc marrant (enfin, "marrant"), c'est que ma copine Gisèle, elle, peut manger des oignons crus à volonté. Mais elle, c'est le poivron qui la tue. Chacun son poison.

Les fibres : amies ou ennemies ?

Ah, les fibres. On nous dit "mangez des fibres, c'est bon pour le transit". Oui. Mais il y a fibres et fibres.

Les fibres solubles (avoine, carottes cuites, pommes cuites) sont généralement douces. Elles se dissolvent dans l'eau, gonflent un peu, mais fermentent moins.

Les fibres insolubles (crudités, céréales complètes, peau des fruits) sont plus... comment dire... énergiques. Elles ne se dissolvent pas, elles brassent, elles stimulent. Et pour certains d'entre nous, elles fermentent joyeusement.

J'ai appris à doser. Trop de fibres d'un coup après des années de pain blanc ? Recette pour transformer son ventre en montgolfière.

Les boissons gazeuses (oui, vraiment)

Bon, celle-là, elle est évidente, mais il faut le dire : boire du gaz, ça fait... du gaz.

Ma nièce Coralie buvait du Perrier à tous les repas et se plaignait d'être ballonnée. "Mais Mamie, c'est juste de l'eau !" Oui mon chou, mais de l'eau avec des bulles. Les bulles rentrent, les bulles doivent sortir. Parfois par en haut, parfois par en bas.

Comment on mange (ou pourquoi je n'ai plus de gaz quand je mange seule)

Ça, c'est ma découverte la plus bizarre. Pendant longtemps, j'avais beaucoup plus de gaz après les repas en famille ou entre amis qu'après mes repas en solo devant la télé.

Pourquoi ? Parce que je mangeais VITE.

Manger vite = avaler de l'air = gaz

Quand on discute, qu'on rit, qu'on parle la bouche pleine (allez, on le fait tous), on avale de l'air. Cet air-là, il va quelque part. Et ce quelque part, c'est votre intestin.

J'ai fait le test : manger le même repas, mais en prenant mon temps, en posant ma fourchette entre chaque bouchée, en mâchant vraiment (oui, comme nous disaient nos parents). Résultat ? 50% de gaz en moins. CINQUANTE POURCENT.

Le stress et les émotions

Ça vous est déjà arrivé d'avoir le ventre noué avant un événement stressant ? Un rendez-vous médical, une réunion importante, un repas chez la belle-famille (tiens, ça revient souvent la belle-famille dans mes exemples...) ?

Notre système digestif est directement connecté à nos émotions. On appelle ça "le deuxième cerveau". Quand on stresse, notre digestion se dérègle. Les mouvements intestinaux changent, les bactéries s'agitent, et... vous connaissez la suite.

J'ai remarqué que je digérais beaucoup mieux mes lundis tranquilles que mes dimanches en famille. Même repas, ambiance différente, résultat différent.

La position après le repas

Petit conseil de Mamie : ne vous affalez pas dans le canapé juste après manger.

Quand je m'allongeais direct après le repas (surtout le midi, avec ma petite sieste), c'était la garantie d'un réveil ballonné. Rester un peu en position verticale, marcher cinq minutes, ça aide l'air à circuler... dans le bon sens.

Mon carnet de détective : comment j'ai trouvé MES coupables

Bon, je vous ai raconté l'histoire des oignons. Mais comment j'ai fait pour identifier ça précisément ?

Le journal alimentaire (moins chiant qu'on ne croit)

Pendant trois semaines - oui, trois semaines, il faut ce temps-là - j'ai noté :

  • Ce que je mangeais à chaque repas
  • Comment je me sentais 2-3 heures après
  • Mon niveau de stress du jour (1 à 5)
  • Si j'avais mangé vite ou lentement

Rien de compliqué. Un petit carnet dans mon sac à main, et hop.

Au bout d'une semaine, aucun pattern clair. Normal. Au bout de deux semaines, j'ai commencé à voir des tendances. Et à trois semaines ? BINGO.

Mes découvertes personnelles :

  • Oignons crus : coupables
  • Manger devant la télé (donc vite) : aggravant
  • Les lentilles le soir : problématique (le matin, ça passait mieux)
  • Les pommes crues : RAS (pourtant, c'est un FODMAP classique)

Vous voyez ? Chacun son profil.

Les tests d'élimination (ou "le mois sans fromage")

Une fois que j'avais mes suspects, j'ai fait des tests. Supprimer un aliment pendant deux semaines, puis le réintroduire et observer.

J'ai fait ça avec :

  • Les produits laitiers (verdict : le lait me pose problème, mais pas le fromage affiné)
  • Le gluten (verdict : aucun effet chez moi, je peux garder mon pain)
  • Les oignons (verdict : COUPABLES, surtout crus)

C'est un peu contraignant, oui. Mais c'est tellement libérateur de SAVOIR.

Les intolérances à ne pas ignorer (quand ce n'est pas "juste des gaz")

Parfois, ce n'est pas juste une question d'aliments qui fermentent un peu trop. Parfois, c'est une vraie intolérance.

L'intolérance au lactose

Avec l'âge, on produit moins de lactase, cette enzyme qui digère le lactose (le sucre du lait). Résultat : le lactose arrive intact dans le côlon, et là... fermentation party.

Ma copine Josiane a découvert ça à 60 ans passés. "Mais j'ai toujours bu du lait !" Oui, mais ton corps a changé, ma Josiane.

Les signes :

  • Gaz systématiques après les produits laitiers
  • Ballonnements, crampes
  • Parfois diarrhée

Si vous vous reconnaissez, essayez deux semaines sans lactose. Pas sans tous les produits laitiers - les fromages affinés et le beurre contiennent très peu de lactose - mais sans lait, yaourts, crème.

L'intolérance au gluten (ou la sensibilité, c'est différent)

Attention, je ne parle pas de la maladie cœliaque (ça, c'est très sérieux et ça se diagnostique par prise de sang). Je parle de la sensibilité au gluten, moins grave mais réelle.

Certaines personnes digèrent mal le gluten sans être cœliaques. Résultat : gaz, ballonnements, inconfort.

Là encore, le test d'élimination peut éclairer. Deux semaines sans gluten (vraiment sans : pas de pain, pâtes, biscuits classiques), puis réintroduction et observation.

Le syndrome de l'intestin irritable (SII)

Bon, là, on entre dans le médical. Si vous avez :

  • Des gaz ET des douleurs abdominales
  • Des alternances diarrhée/constipation
  • Des symptômes qui durent depuis des mois
  • Une qualité de vie vraiment impactée

Il faut consulter. Je ne plaisante pas. Le SII touche 10 à 15% de la population, c'est fréquent, et ça se gère - mais avec un diagnostic médical.

Mon neveu Thomas a un SII. Pendant deux ans, il a cru que c'était "normal d'avoir mal au ventre". Non, ce n'est pas normal. Il a consulté, on lui a fait des examens (pour éliminer des choses plus graves), et maintenant il gère ses symptômes avec un régime adapté et parfois des médicaments.

Quand il faut vraiment s'inquiéter (parce que Mamie n'est pas médecin)

Écoutez, j'ai 53 ans, j'ai eu des gaz toute ma vie, je connais mon corps. Mais je ne suis pas médecin.

Consultez rapidement si :

  • Vous avez des gaz + du sang dans les selles
  • Vous perdez du poids sans raison
  • Les douleurs sont vraiment intenses, invalidantes
  • Vous avez de la fièvre en plus des ballonnements
  • Vos symptômes changent brusquement (vous n'aviez jamais eu de problème et là, d'un coup, c'est l'enfer)

Ces signes-là peuvent indiquer quelque chose de plus sérieux qu'une simple fermentation. Cancer colorectal, maladie inflammatoire de l'intestin, occlusion... je ne veux pas vous faire peur, mais il vaut mieux vérifier.

Ma tante Huguette est passée à côté d'un cancer pendant six mois parce qu'elle pensait que "c'était juste des gaz". Elle s'en est sortie, heureusement, mais le diagnostic aurait pu être plus précoce.

Alors oui, la plupart du temps, les gaz, c'est bénin. Mais quand quelque chose cloche vraiment, on consulte. Point.

Ce que j'ai appris (et ce que vous pouvez essayer)

Après toutes ces années à jouer les détectives avec mon système digestif, voici ce que je retiens :

Il n'y a pas UNE cause universelle. Les oignons crus, c'est mon problème. Peut-être pas le vôtre. Le lactose dérange Josiane, pas moi. Chacun son profil.

Le comment compte autant que le quoi. Manger vite mon plat de lentilles en stressant ? Catastrophe. Manger lentement les mêmes lentilles en prenant mon temps ? Beaucoup mieux.

Le corps change. Ce qui passait bien à 30 ans peut poser problème à 50. C'est normal. On s'adapte.

Tenir un carnet, c'est fastidieux mais révélateur. Trois semaines. C'est tout ce qu'il faut pour avoir des pistes claires.

Et si vraiment rien ne fonctionne, si les gaz s'accompagnent d'autres symptômes, si ça pourrit votre quotidien : consultez. Un gastro-entérologue pourra faire des examens, éliminer des causes sérieuses, et vous orienter vers une solution adaptée.

Moi, maintenant, je gère. J'évite les oignons crus, je mange lentement quand je peux, je ne bois plus de Perrier à table. Et mes dimanches chez Françoise ? Je lui ai expliqué pour les oignons. Elle râle un peu ("Mais c'est meilleur avec !"), mais elle s'adapte. Ou alors j'apporte ma propre salade.

Parce que comprendre POURQUOI on a des gaz, c'est déjà reprendre le contrôle. Et ça, croyez-moi, ça change tout.

Tags : gaz intestinaux ballonnements flatulences remèdes naturels digestion

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